Elodie GADEN
2007-12-29 18:39:14 UTC
Bonjour à tous,
Je suis en train de traduire une lettre de Dolabella à Cicéron (Lettres
familières) : Dolabella essaye de convaincre son beau père Cicéron de
quitter le parti de Pompée pour rejoindre celui de César.
Je vous soumets ma première élucidation du texte (volontairement du mot à
mot pour savoir si j'ai bien compris les structures syntaxiques) avec des
questions par ci par là qui me taraudent. Merci d'avance pour votre aide.
Elodie
Phrase 1 :
Etsi nullo tempore in suspicionem tibi debui uenire partium causa potius
quam tua tibi suadere, ut te aut cum Caesare nobiscumque coniungeres aut
certe in otium referres, praecipue nunc iam inclinata uictoria ne possum
quidem in ullam aliam incidere opinionem nisi in eam in qua scilicet tibi
suadere uidear quod pie tacere non possim.
- Etsi + indicatif = bien que j'ai dû
- venire in suspicionem tibi = exciter tes soupçons
- partium causa potius quam tua = pour la cause du parti plutôt que pour toi
- je pense qu'il faut sous entendre un 2ème « debui » devant suadere = j'ai
dû te conseiller
- ut te aut cum Caesare nobiscumque coniungeres aut certe in otium referres
= soit de te joindre à César et à nous, soit, du moins, de te reporter dans
le calme (de rester loin de la politique)
- praecipue nunc iam inclinata uictoria (abl. absolu) = en particulier
maintenant que la victoire vient de basculer
- ne possum quidem in ullam aliam incidere opinionem = je ne peux pas même
(ne quidem) attaquer quelque autre opinion
- nisi in eam in qua scilicet tibi suadere uidear quod pie tacere non possim
= si ce n'est celle-ci dans laquelle, cela s'entend, je semble te
conseiller ce que je ne peux pas taire en bon fils (pour « pie »).
Phrase 2 :
Tu autem, mi Cicero, sic haec accipies ut, siue probabuntur tibi siue non
probabuntur, ab optimo certe animo ac deditissimo tibi et cogitata et
scripta esse iudices.
Quant à toi, mon Cicéron, tu recevras ces conseils (je glose « haec »,
neutre pluriel) de telle sorte que (c'est ainsi que j'interprète « sic
ut »), que tu les approuves ou non (mot à mot : soit ils seront reconnus
par toi, soit ils ne le seront pas), tu jugeras qu'ils ont été pensés et
écrits certainement par une âme bonne et qui t'est extrêmement dévouée.
Phrase 3 :
Animaduertis Cn. Pompeium nec nominis sui nec rerum gestarum gloria neque
etiam regum ac nationum clientelis, quas ostentare crebro solebat, esse
tutum,
- Noyau principal : « Animaduertis » + proposition infinitive : Cn. Pompeium
esse tutum = tu constates que Cn. Pompée est en sûreté
- nec nominis sui nec rerum gestarum gloria = ni par la gloire de son nom,
ni par la gloire des exploits (« rerum gestarum » : j'ai eu du mal à
trouver cette expression. J'ai trouvé gestorum mais pas gestarum...)
- neque etiam regum ac nationum clientelis = ni encore par les clients des
rois et des nations, qu'il avait souvent l'habitude d'étaler
Suite de la même phrase :
et hoc etiam quod infimo cuique contigit illi non posse contingere, ut
honeste effugere possit, pulso Italia, amissis Hispaniis, capto exercitu
ueterano, circumuallato nunc denique, quod nescio an nulli umquam nostro
acciderit imperatori.
- Je pense qu'il faut sous entendre un deuxième « Animaduertis » duquel
dépend encore « illi non posse contingere » = Et tu constates qu'il ne peut
atteindre
- hoc etiam quod infimo cuique contigit illi = cela (hoc), à savoir ce qui
(quod) est arrivé au grand César (pour « contigit » + datif illi)
Il me semble donc que « pulso Italia » et « circumuallato nunc denique »
sont deux datifs qui se rapporte à ce « illi » qui renverrait selon moi à
César : est-ce bien cela ?
Ca donnerait cela :
- de telle sorte qu'il a pu s'enfuir avec dignité, chassé (pulso) par
l'Italie, les Espagnols ayant été abandonnés (« amissis Hispaniis » abl.
absolu), une vieille armée ayant été prise (« capto exercitu ueterano »
abl. absolu), bloqué à présent, en fin de compte (« circumuallato nunc
denique »)
le dernier segment de la phrase : quod nescio an nulli umquam nostro
acciderit imperatori :
- je pense que « quod » est conjonction de subordination : « parce que je
ne sais pas si il est arrivé un jour à notre empereur »
- y-a-t-il quelque chose à savoir sur la construction « nescio an » ? le
Gaffiot explique qu'il s'agit d'une incertitude à traduire
par « peut-être... ».
- je ne sais que faire de « nulli » : faut-il le raccrocher
à « imperatori », ou à « acciderit » pour en faire un complément ?
Phrase 4 :
Quam ob rem quid aut ille sperare possit aut tu, animaduerte pro tua
prudentia.
- D'abord, « quam ob rem » introduit-il une interrogative ?
- Ensuite, que faire du « quid » qui semble être exclu du balancement « aut
aut » : est-il en facteur commun aux deux segments de phrase ?
- faut-il comprendre « possit » comme un subj. de souhait en parallèle à
l'impératif « animadverte » ? ça donnerait mot à mot : « puisse-t-il
espérer quelque chose, et toi, reconnais quelque chose pour ta prudence »
Phrase 5 :
sic enim facillime quod tibi utilissimum erit consili capies.
Ainsi, tu garderas très facilement de ce conseil ce qui te sera le plus
utile.
Phrase 6 :
Illud autem a te peto ut, si iam ille euitauerit hoc periculum et se
abdiderit in classem, tu tuis rebus consulas et aliquando tibi potius quam
cuiuis sis amicus.
Je te demande d'autre part, si celui-ci fuyait ce danger et se cachait dans
l'armée, de prendre des mesures pour tes affaires et de devenir un jour ami
de toi(-même) plutôt que de quiconque.
- Le « illud » du début est-il là pour annoncer la complétive en ut ?
Ouf !
Je suis en train de traduire une lettre de Dolabella à Cicéron (Lettres
familières) : Dolabella essaye de convaincre son beau père Cicéron de
quitter le parti de Pompée pour rejoindre celui de César.
Je vous soumets ma première élucidation du texte (volontairement du mot à
mot pour savoir si j'ai bien compris les structures syntaxiques) avec des
questions par ci par là qui me taraudent. Merci d'avance pour votre aide.
Elodie
Phrase 1 :
Etsi nullo tempore in suspicionem tibi debui uenire partium causa potius
quam tua tibi suadere, ut te aut cum Caesare nobiscumque coniungeres aut
certe in otium referres, praecipue nunc iam inclinata uictoria ne possum
quidem in ullam aliam incidere opinionem nisi in eam in qua scilicet tibi
suadere uidear quod pie tacere non possim.
- Etsi + indicatif = bien que j'ai dû
- venire in suspicionem tibi = exciter tes soupçons
- partium causa potius quam tua = pour la cause du parti plutôt que pour toi
- je pense qu'il faut sous entendre un 2ème « debui » devant suadere = j'ai
dû te conseiller
- ut te aut cum Caesare nobiscumque coniungeres aut certe in otium referres
= soit de te joindre à César et à nous, soit, du moins, de te reporter dans
le calme (de rester loin de la politique)
- praecipue nunc iam inclinata uictoria (abl. absolu) = en particulier
maintenant que la victoire vient de basculer
- ne possum quidem in ullam aliam incidere opinionem = je ne peux pas même
(ne quidem) attaquer quelque autre opinion
- nisi in eam in qua scilicet tibi suadere uidear quod pie tacere non possim
= si ce n'est celle-ci dans laquelle, cela s'entend, je semble te
conseiller ce que je ne peux pas taire en bon fils (pour « pie »).
Phrase 2 :
Tu autem, mi Cicero, sic haec accipies ut, siue probabuntur tibi siue non
probabuntur, ab optimo certe animo ac deditissimo tibi et cogitata et
scripta esse iudices.
Quant à toi, mon Cicéron, tu recevras ces conseils (je glose « haec »,
neutre pluriel) de telle sorte que (c'est ainsi que j'interprète « sic
ut »), que tu les approuves ou non (mot à mot : soit ils seront reconnus
par toi, soit ils ne le seront pas), tu jugeras qu'ils ont été pensés et
écrits certainement par une âme bonne et qui t'est extrêmement dévouée.
Phrase 3 :
Animaduertis Cn. Pompeium nec nominis sui nec rerum gestarum gloria neque
etiam regum ac nationum clientelis, quas ostentare crebro solebat, esse
tutum,
- Noyau principal : « Animaduertis » + proposition infinitive : Cn. Pompeium
esse tutum = tu constates que Cn. Pompée est en sûreté
- nec nominis sui nec rerum gestarum gloria = ni par la gloire de son nom,
ni par la gloire des exploits (« rerum gestarum » : j'ai eu du mal à
trouver cette expression. J'ai trouvé gestorum mais pas gestarum...)
- neque etiam regum ac nationum clientelis = ni encore par les clients des
rois et des nations, qu'il avait souvent l'habitude d'étaler
Suite de la même phrase :
et hoc etiam quod infimo cuique contigit illi non posse contingere, ut
honeste effugere possit, pulso Italia, amissis Hispaniis, capto exercitu
ueterano, circumuallato nunc denique, quod nescio an nulli umquam nostro
acciderit imperatori.
- Je pense qu'il faut sous entendre un deuxième « Animaduertis » duquel
dépend encore « illi non posse contingere » = Et tu constates qu'il ne peut
atteindre
- hoc etiam quod infimo cuique contigit illi = cela (hoc), à savoir ce qui
(quod) est arrivé au grand César (pour « contigit » + datif illi)
Il me semble donc que « pulso Italia » et « circumuallato nunc denique »
sont deux datifs qui se rapporte à ce « illi » qui renverrait selon moi à
César : est-ce bien cela ?
Ca donnerait cela :
- de telle sorte qu'il a pu s'enfuir avec dignité, chassé (pulso) par
l'Italie, les Espagnols ayant été abandonnés (« amissis Hispaniis » abl.
absolu), une vieille armée ayant été prise (« capto exercitu ueterano »
abl. absolu), bloqué à présent, en fin de compte (« circumuallato nunc
denique »)
le dernier segment de la phrase : quod nescio an nulli umquam nostro
acciderit imperatori :
- je pense que « quod » est conjonction de subordination : « parce que je
ne sais pas si il est arrivé un jour à notre empereur »
- y-a-t-il quelque chose à savoir sur la construction « nescio an » ? le
Gaffiot explique qu'il s'agit d'une incertitude à traduire
par « peut-être... ».
- je ne sais que faire de « nulli » : faut-il le raccrocher
à « imperatori », ou à « acciderit » pour en faire un complément ?
Phrase 4 :
Quam ob rem quid aut ille sperare possit aut tu, animaduerte pro tua
prudentia.
- D'abord, « quam ob rem » introduit-il une interrogative ?
- Ensuite, que faire du « quid » qui semble être exclu du balancement « aut
aut » : est-il en facteur commun aux deux segments de phrase ?
- faut-il comprendre « possit » comme un subj. de souhait en parallèle à
l'impératif « animadverte » ? ça donnerait mot à mot : « puisse-t-il
espérer quelque chose, et toi, reconnais quelque chose pour ta prudence »
Phrase 5 :
sic enim facillime quod tibi utilissimum erit consili capies.
Ainsi, tu garderas très facilement de ce conseil ce qui te sera le plus
utile.
Phrase 6 :
Illud autem a te peto ut, si iam ille euitauerit hoc periculum et se
abdiderit in classem, tu tuis rebus consulas et aliquando tibi potius quam
cuiuis sis amicus.
Je te demande d'autre part, si celui-ci fuyait ce danger et se cachait dans
l'armée, de prendre des mesures pour tes affaires et de devenir un jour ami
de toi(-même) plutôt que de quiconque.
- Le « illud » du début est-il là pour annoncer la complétive en ut ?
Ouf !